Nou bon épi Violans

Chers Martiniquais,
En cet instant, j’ai une pensée pour les nôtres, ces familles endeuillées, ces familles dont les cris fracassent les rues étroites de nos villages, s’abattant sur nos consciences telle la misère sur l’insensé. Ces familles dont l’espoir a cessé d’arpenter les artères de leurs vies. A ces familles, je trousse mes condoléances les plus profondes.

Nos cœurs sont lourds face aux harcèlements scolaires, face aux fléaux de l’alcoolisme, face au manque de structure pour accompagner ceux qui sont brisés par la société, face à la recrudescence de la violence armée qui endeuille notre île. Chaque détonation résonne comme un coup de tonnerre dans nos vies, brisant la quiétude de nos quartiers et semant la peur au sein de nos familles.

Les récents événements tragiques à Fort-de-France, où de jeunes vies ont été fauchées en pleine rue, nous rappellent avec brutalité l’urgence d’agir.

Notre île, la Martinique, terre de beauté et de culture, est aujourd’hui blessée. Elle saigne au rythme des tumultes, victime d’une violence alimentée par les armes à feu. Chaque jour apporte son lot de drames, de familles endeuillées, de vies brisées par une spirale infernale qu’il devient urgent d’endiguer.

Cette violence n’est pas une fatalité. Elle est le symptôme d’un mal profond qui ronge notre société. La prolifération des armes à feu, souvent liée aux trafics illicites, gangrène notre jeunesse et met en péril notre vivre-ensemble. Tout cela enveloppé d’une situation économique et sociale insupportable pour les habitants qui vivent dans une misère indescriptible.

Comment accepter que nos rues deviennent des zones de non-droit où la vie ne tient qu’à un fil ?
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment accepter que la peur s’installe dans nos quartiers, que nos jeunes soient exposés à une telle brutalité ? La réponse, aussi complexe soit-elle, pointe inéluctablement vers un manque criant de moyens alloués à la société et aux forces de l’ordre. Servir et protéger ? Hélas ! Triste sort.

Nos policiers, nos gendarmes, sont des femmes et des hommes courageux, dévoués à leur mission. Pourtant, ils se retrouvent souvent démunis face à la prolifération des armes. Leurs effectifs sont insuffisants pour assurer une présence dissuasive sur l’ensemble du territoire. Leurs équipements, parfois obsolètes, ne leur permettent pas de faire face efficacement à des individus de plus en plus armés et organisés. Les enquêtes piétinent, faute de ressources humaines et matérielles adéquates.

Ce manque de moyens n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. Un choix qui a des conséquences directes et tragiques sur la sécurité de chaque Martiniquais. Combien de vies devront encore être sacrifiées avant que l’État ne prenne la mesure de l’urgence ? Combien de familles devront pleurer leurs proches avant que des actions concrètes et ambitieuses ne soient enfin mises en œuvre ?

Il est temps de briser le silence et de nous unir pour dire « non » à cette spirale infernale. Nous devons exiger des actions concrètes et immédiates de la part des autorités compétentes. Renforcement des contrôles aux frontières, démantèlement des réseaux de trafics d’armes, moyens accrus pour les forces de l’ordre et la justice : autant de mesures indispensables pour endiguer ce fléau.

Mais l’action des pouvoirs publics ne suffira pas. Nous avons tous un rôle à jouer. Parents, éducateurs, associations, citoyens : mobilisons-nous pour offrir à notre jeunesse des perspectives d’avenir, loin de la délinquance et de la violence. L’éducation, la culture, le sport, l’emploi sont autant de remparts contre la tentation de la criminalité.

Il est impératif de restaurer le respect, la solidarité et l’espoir au sein de notre société. Ne laissons pas la peur nous paralyser. Ensemble, affirmons notre droit à vivre en sécurité dans une Martinique de paix et de fraternité.

La Martinique mérite mieux que cette violence aveugle. Agissons maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.

Kamal VALCIN & Alizée BALTUS – Citoyens engagés.
Soyons UTILES pour notre pays