
L’annonce par le ministre de la justice Gérald Darmanin, de la construction d’un centre pénitentiaire de haute sécurité en Guyane française ravive des souvenirs douloureux. Cette terre, marquée par l’histoire du bagne, doit-elle redevenir un lieu d’enfermement ?
Ce projet d’un centre pénitentiaire en Guyane française soulève des questions complexes et mérite une réflexion approfondie. Le choix du lieu est une provocation et un mépris envers les territoires d’outre-mer déjà fragilisés par le manque d’investissement de l’État dans des projets d’avenir pour ces territoires. De nombreux lieux sur le territoire hexagone sont propices à un tel projet. Mais les reliques de la pensée coloniale maintiennent une idée d’un autre temps. La Guyane ne vous appartient pas.
Des arguments abjects en faveur
Les partisans de ce projet mettent en avant la nécessité de lutter contre la criminalité et de désengorger les prisons de la dite France hexagonale surpeuplées. Ils soulignent également les retombées économiques potentielles pour la région. Une pensée qui laisse croire que la France peut vomir ses déchets dans les outre-mer et que nous devons nous estimer heureux de recevoir une maigre pitance d’argent sale pour nous développer.
Nos territoires sont des terres de valeurs et de richesse, peuplées d’hommes et de femmes qui chaque jour relèvent des défis pour construire l’humanité.
Un tel projet dans nos territoires aura des conséquences lourdes et irréversibles. La Guyane n’est pas guérie des conséquences de la précédente bagne.
- L’impact environnemental : La Guyane, poumon vert de la planète, abrite une biodiversité fragile. La construction d’un tel établissement risque de porter atteinte à cet équilibre précieux.
- L’impact social : L’arrivée d’un grand nombre de détenus pourrait engendrer des tensions et des problèmes de sécurité pour les communautés locales.
- Le coût humain : L’éloignement des familles et les conditions de détention pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la réinsertion des détenus.
- La mémoire collective : La Guyane porte encore les stigmates du bagne. Ce projet risque de raviver des blessures profondes et de renforcer le sentiment d’injustice.
Il est nécessaire de se pencher sur des alternatives en France hexagonale
Plutôt que de construire un nouveau centre pénitentiaire, ne pourrions-nous pas investir dans des alternatives plus humaines et efficaces ?
- Le développement de programmes de réinsertion : Offrir aux détenus des formations professionnelles, un suivi psychologique et un accompagnement social pour faciliter leur retour à la vie civile.
- Le renforcement des mesures de probation : Privilégier les alternatives à l’incarcération pour les délits mineurs, en mettant l’accent sur la réparation et la responsabilisation.
- La lutte contre les causes profondes de la criminalité : Investir dans l’éducation, l’emploi et le développement social pour offrir des perspectives d’avenir aux jeunes Guyanais.
Un choix de société
La construction d’un bagne en Guyane est un choix de société qui engage notre vision de la justice et de l’avenir de ce territoire. Il est essentiel d’ouvrir un débat public éclairé pour peser le pour et le contre de ce projet et explorer toutes les alternatives possibles. La Guyane mérite mieux qu’un nouveau bagne. Elle mérite un avenir où la justice rime avec réinsertion, respect de l’environnement et développement humain.
Cher Kamal,
Camarade,
Je partage ton opinion et je t’invite à retrouver les détails d’une passe d’arme entre Aimé Césaire et Olivier Stirn (surnommé l’andouille de Vyr) dans le lien ci-joint.
https://www.madinin-art.net/il-ny-a-pas-de-genocide-par-substitution-la-demi-verite/
Bonne lecture.
Merci encore pour l’information, je consulte avec plaisir. A bientôt j’espère